Tout a commencé en juin quand Stéphane -le watermanfou- Thomas Bague a eu une idée un peu farfelue. Ramer dans le coureau d'Oléron , faire une « petite » incursion dans le pertuis de Maumusson... Il a trouvé des alliés ( le CNCO et son chef Stéf ) dans son aventure et surtout des fếlés pour participer à cette course qui deviendra , je l'espère une classique du genre .
Les jours passent , les entraînements aussi , cependant ils ne sont pas assez nombreux pour préparer au mieux l'échéance ( je le sais et j'en aurai la confirmation le jour de l'épreuve) mais je n'ai pas beaucoup de temps pour cette préparation , les conditions de vent, de marée ne me permettent pas de faire les séances nécessaires. C'est pas grave , ça ira quand même , enfin j'espère...je vais même fabriquer des dérives différentes pour monter sur le paddleboard. Finallement j'utiliserai celle qui est dessus depuis plusieurs années , je n'ai pas le temps de tester les autres. Je fabrique aussi une cale pour me « poser » et éviter la fatigue précoce du dos.
La pression commence à monter, l'heure du départ s'approche. Je repense à mon manque d'entraînement , je scrute le ciel et la surface de l'eau pour me faire une idée des difficultés qui m'attendent... j'appréhende un peu , ça ira quand même , enfin j'espère...
C'est le moment du briefing d'avant course, quelques explications distillées par le chef de base Stef, une discussion s'en suit sur le port ou non du gilet de sauvetage, la décision est prise de ne pas le prendre. On finit de préparer la planche et les accessoires ( la cale en mousse pour éviter le mal au dos, les bidons, la petite boite avec le lait concentré, la musique pour ne pas se sentir seul).
C'est parti , la flotte des pirogues, des surfskis, des SUP et … LE paddleboard. Et oui , un seul sera assez déglingué pour tenter l'expérience à la seule force des ses bras. Ce fếlé , c'est moi !!
On se place tranquillement sur la ligne de départ, dernières petites blagues crispées sur les conditions météo et la corne de brume retentit. C'est parti , mon kiki.
Les OC2 ( pirogues à 2 places) sont aux avants postes, suivis de près par un surfski, les OC 1 suivent et les SUP ne sont pas loin ; je ferme la marche avec un Stand up . Le parcours défile, je me détache du SUP tout en étant très loin déjà de tous les autres qui s'approchent du pertuis. Je passe la thalasso, 25 minutes de rame, c'est encore long mais ça ira, enfin j'espère …
Je passe au abords de la bouée rayée rouge et blanche et je m'engage dans la partie qui pour moi est la plus délicate : la houle croisée de l'océan me fait peur, je croise les premiers qui font déjà le retour. Jusqu'ici , tout va bien , le mal de mer que je pourrais avoir ici n'est pas présent , c'est une bonne nouvelle. J'accède plutôt sereinement à la bouée située à l'extrémité du parcours. Je pense que le plus dur est fait au bout d'une heure trente d'effort. Le retour s'engage avec le vent dans le dos , la houle qui permet quelques petits surfs mais c'est sans compter sur le courant ; ça ira quand même , enfin j'espère...
Le début du retour se passe sans encombres, des chutes évitées de peu , la houle est subie plus qu'utilisée.
Je m'approche de la bouée rayée, je vois la bouée rouge que j'aurais du virer , elle est presque derrière moi quand je m'en aperçois, c'est trop tard et puis j'ai le sentiment que ça sera l'effort de trop si je veux rejoindre l'arrivée. Tant pis , je serai peut être disqualifiée mais l'important n'est pas là , l'objectif c'est de me montrer que je suis capable de finir une course de 15km tout seul comme un grand avec mes petits bras.
La suite n'est qu'une alternance de bons et mauvais moments, la musique qu m'accompagne me sauve la mise, comme le bidon de cherry coke qui remet le facteur sur le vélo une paire de fois. Une sensation de vide dans les bras, d'être proche de la rupture m'ont fait pensé à abandonner à plusieurs reprises, mais là ça ne se joue plus dans les bras mais dans la tête !!
C'est facile de faire le malin sur la plage ou autour d'un verre , de raconter des conneries, mais y'a un moment faut pas s'échapper ! Je vais rentrer à la rame , il n'y a pas d'autres issues !
La thalasso s'approche, je la dépasse , normalement une demi heure de rame et c'est fini, par contre je n'avais pas pris en compte le passage dans la porte pour ralier la plage. Je passe donc cette porte, et je termine tant bien que mal la course et j'arrive sur la plage , STB m'attend sur la plage, ça c'est un vrai pote (il pleut et il vient de ramer 2 heures) , j'aperçois aussi Bruno qui, finalement, est toujours là quand je me mets dans ce genre de galère (il était là sur mes 3 participations à la transpertuis). Derrière la table sur laquelle je signe l'émargement d'arrivée, je vois Ma blonde les yeux plein de fierté et qui disent : « t'es vraiment un déglingo !! » .
Enfin je suis sur la plage , j'y suis arrivé , TOUT SEUL !!!
Je voulais remercier tous les cinglés qui ont des idées comme celle là , Jeanne qui m'a suivi avec sa yole pendant tout le retour et Ludo Dulou pour la rame.
Désolé pour la taille du texte mais elle est directement proportionnelle à la durée de l'effort ...
2 commentaires:
"La barque est petite
Et la mer est immense"
Théophile Gauthier
OK, je comprends mieux la discussion d'hier soir.... Chapo !
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