Alors voilà , je vais encore raconter
ma vie . Pas ma vie de surfer , pour une fois mais ma vie
d'athlète...
L'hiver dernier , j'ai réalisé qu'en
2013 j'allais fêter mon 35eme anniversaire . Rien de fabuleux là
dedans , bien au contraire ( d'ailleurs ceux qui étaient là le 10
février dernier peuvent confirmer que ça ne m'enchantait pas
vraiment ! ).
J'ai aussi réalisé qu'avec ces 35 ans
la possibilité de participer à des compétitions internationales
chez les vétérans ( ches les vieux quoi ! ). J'ai pris des
renseignements auprès de Jean-Maurice , un athlète cognaçais qui
participait aux championnats d'Europe en plein air et la décision a
été prise de me rendre aux Europe en salle organisés à San
Sebastien en Espagne.
Tout avait bien commencé,
l'entraînement , la logistique , etc... Avec L'aide de Carole et
Estelle. Les maillots « France » commandés , 2 concours
à plus de 6m . Jusqu'ici tout va bien, mais à vouloir en faire trop
, le mieux étant l'ennemi du bien, je me suis blessé 3 semaines
avant l'échéance. Un claquage au mollet à cause du froid, d'un
manque d'échauffement , ces 35 ans, je ne sais pas et je ne saurai
jamais mais le fait est que je suis blessé et très contrarié !
Que faire , très simple , RIEN. Du repos obligatoire et de la kiné.
Heureusement c'est efficace et la semaine précedant la compétition
j'ai réussi à faire 2 footing et une séance de technique .
Me voilà donc parti pour l'Espagne,
une halte à Bordeaux chez Hervé, ça coupe la longue route et ça
permet de voir les copains. Ensuite arrivé à San Sebastien pour
récupérer les accréditations et les dossards. L'entrée an matière
est rude : du monde , organisation un peu débordée et une
bonne heure de piétinnement avec des vrais vieux , j'entends par là
des gens de plus de 60ans , je me sens pas vraiment à ma place. Le
côté positif de cette attente c'est la rencontre de 2 français ,
qui comme moi sont des néo vétérans ( des vieux , mais pas trop )
et qui ont un peu la même impression que moi dans ce gentil bazar .
Une fois les dossards , les maillots et
le reste du matériel récupéré je rentre à Saint Jean de luz, à
ma chambre d'hôte pour me poser.
Je passe une bonne nuit ( merci le
tétrazepam) , le réveil se fait assez tôt, j'ai même le temps
d'aller voir les vagues avant le p'tit déj.
Mardi 19 mars, 9h30 : Départ pour
la compétition. Je me promène un peu sur place pour trouver des
casiers afin de déposer mes affaires, je trouve mon bonheur après
plusieurs demandes en français/ espagnol/anglais.
Je repère les lieux , je croise
Jean-Maurice à qui je laisse mon téléphone avec lequel il fera des
chouettes photos souvenirs. Et je pars m'échauffer, c'est parti !
Tranquille , le stade d'échauffement est super chouette, on se prend
au jeu à entendre parler en Allemand, en Suédois , en Espagnol
autour de soi, on se croit comme ces grands champions qui participent
à ces compétitions officielles mais il faut relativiser , on est
aux Europe certes mais des +35ans qui ont fait le choix de venir et
qui ont eu les moyens de le faire.
Ça se passe bien , je jette un œil à
ma montre régulièrement pour ne pas râter l'entrée en chambre
d'appel. Le footing , les gammes et me voilà prêt pour la « call
room ». On se retrouve dans cette pièce, chacun finit ses
étirements , on enfile les chaussettes de compression, le maillot
avec ses dossards. L'aiguille indique 13h , c'est le moment d'entrer
dans le stade. Enfin on y est , c'est impressionant, y'a du monde
dans les tribunes, cette salle est immense. Il faut rester concentré
sur l'objectif : entrer en finale et avoir le droit de sauter 6
fois .
Je prends mes marques , quelques
accels, une puis deux courses d'élan, c'est bon je suis sur la
planche , j'assure et je recule d'un demi-pied. Un Espagnol dont la
perf d'engagement est bien supérieure à la mienne se blesse à la
fin de l'échauffement, il est contrarié, je suis partagé entre
jubiler car ça me laisse la place d'atteindre mon objectif et
compatir car je me revois 3 semaines en amont au moment du claquage.
Le concours commence , je saute en 9ème
position . Chacun est concentré sur sa course, son impulsion, son
ramené ; très peu d'échange entre les athlétes. Mon premier
saut est rassurant et contrariant à la fois , j'ai pas mal mais
j'avance pas et ma perf est plus que moyenne... 2, puis 3 sauts, . On
se détend , petit échange avec un Allemand , on se demande si ils
prennent 8 ou 10 sauteurs en finale, la réponse est rapide, ça sera
8 et je suis dedans .
7ème place à l'issue du troisième
saut ( que j'ai mordu alors que c'était le meilleur à mon avis) ,
je me rapproche de la barre psychologique des 6m mais je finirai à
2cm ; Meilleure perf à 5,98m, 10cm de moins que ma meilleure
marque cette saison, c'est pas si mal si on se replace 3 semaines en
arrière.
Les langues de délient , on discute un peu sur le bord du sautoir entre français, on s'encourage...
Le concours se termine avec la victoire
d'un Italien (à plus de 7m quand même) , et on reprend le chemin de
la sortie.
Voilà , c'est fait , Patoch il est
finaliste aux Europe des vieux !!!
Le reste de la journée se passe dans
les tribunes, je pensais repartir et profiter du Pays Basque
français, finalement , je retrouve Jean-Maurice, Fred ( qui se
prépare pour sa série du 400m) et mes compères de la veille qui
eux aussi attendent les 400m. Le temps passe entre blagues et
histoires de vieux . Il est 22h quand je repars, les séries du 400
sont terminées, Fred qui a pourtant fait une belle course est
disqualifié. Malheureusement on apprendra le lendemain que la
décision ne sera pas revue. Mais le malheur des uns faisant le
bonheur des autres , la disqualification de Fred le Charentais ouvre
les portes des demis à Eric le Parisien.
Enfin tout ça se termine le lendemain
avec un ascension de la Rhune en solo ( enfin presque , puisque j'ai
rencontré un randonneur sympa qui m'a offert un chocolat chaud et
qui m'a donné des infos pour de futures ballades avec les enfants),
2 h aller/retour et c'est reparti pour la Charente-Maritime.
Le bilan de cette expérience est
positif même si j'aurais aimé pouvoir échanger un peu plus avec
les athlètes, les étrangers en particulier ; ça me donne une
excuse pour retenter l'aventure une prochaine fois.
Ça fait un peu « j'ai le melon »
mais je voudrais remercier quelques personnes : Carole pour son
soutien technique et psychologique, Estelle pour la préparation
physique , Anna pour avoir supporté un emmerdeur qui doit aller
s'entraîner tout le temps, Sof la hyène pour son aide, les kinés
pour la rééducation efficace, Jean-Maurice pour le soutien sur
place et tous les gens que j'ai rencontrés sur place avec qui j'ai
passé un bon moment... MERCI .
Pour ceux qui ont trouvé ça un peu
long , je vais tenter de me faire pardonner avec quelques images :)
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Pas facile dese prendre en photo |
La salle |
2 commentaires:
houlala!!! crispée la photo du matin!
... ah non en fait, c'est un matin normal....
Contente pour toi ...enfin, que ça ne devienne pas une habitude ;-)
Bravo Patrice !!
Moi, pour mes 36 ans (y a moins de 1 ans), c'était la reprise d'une "vraie" course à pied, après des années de galère et de douleurs dans le dos.
Le "hic", c'est que à 40 ans, on va encore se coller des défis à la con ! ;-)
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