jeudi 21 mars 2013

Championnats d'Europe à San Sebastien


 
Alors voilà , je vais encore raconter ma vie . Pas ma vie de surfer , pour une fois mais ma vie d'athlète...
L'hiver dernier , j'ai réalisé qu'en 2013 j'allais fêter mon 35eme anniversaire . Rien de fabuleux là dedans , bien au contraire ( d'ailleurs ceux qui étaient là le 10 février dernier peuvent confirmer que ça ne m'enchantait pas vraiment ! ).
J'ai aussi réalisé qu'avec ces 35 ans la possibilité de participer à des compétitions internationales chez les vétérans ( ches les vieux quoi ! ). J'ai pris des renseignements auprès de Jean-Maurice , un athlète cognaçais qui participait aux championnats d'Europe en plein air et la décision a été prise de me rendre aux Europe en salle organisés à San Sebastien en Espagne.
Tout avait bien commencé, l'entraînement , la logistique , etc... Avec L'aide de Carole et Estelle. Les maillots « France » commandés , 2 concours à plus de 6m . Jusqu'ici tout va bien, mais à vouloir en faire trop , le mieux étant l'ennemi du bien, je me suis blessé 3 semaines avant l'échéance. Un claquage au mollet à cause du froid, d'un manque d'échauffement , ces 35 ans, je ne sais pas et je ne saurai jamais mais le fait est que je suis blessé et très contrarié ! Que faire , très simple , RIEN. Du repos obligatoire et de la kiné. Heureusement c'est efficace et la semaine précedant la compétition j'ai réussi à faire 2 footing et une séance de technique .
Me voilà donc parti pour l'Espagne, une halte à Bordeaux chez Hervé, ça coupe la longue route et ça permet de voir les copains. Ensuite arrivé à San Sebastien pour récupérer les accréditations et les dossards. L'entrée an matière est rude : du monde , organisation un peu débordée et une bonne heure de piétinnement avec des vrais vieux , j'entends par là des gens de plus de 60ans , je me sens pas vraiment à ma place. Le côté positif de cette attente c'est la rencontre de 2 français , qui comme moi sont des néo vétérans ( des vieux , mais pas trop ) et qui ont un peu la même impression que moi dans ce gentil bazar .
Une fois les dossards , les maillots et le reste du matériel récupéré je rentre à Saint Jean de luz, à ma chambre d'hôte pour me poser.
Je passe une bonne nuit ( merci le tétrazepam) , le réveil se fait assez tôt, j'ai même le temps d'aller voir les vagues avant le p'tit déj.
Mardi 19 mars, 9h30 : Départ pour la compétition. Je me promène un peu sur place pour trouver des casiers afin de déposer mes affaires, je trouve mon bonheur après plusieurs demandes en français/ espagnol/anglais.
Je repère les lieux , je croise Jean-Maurice à qui je laisse mon téléphone avec lequel il fera des chouettes photos souvenirs. Et je pars m'échauffer, c'est parti ! Tranquille , le stade d'échauffement est super chouette, on se prend au jeu à entendre parler en Allemand, en Suédois , en Espagnol autour de soi, on se croit comme ces grands champions qui participent à ces compétitions officielles mais il faut relativiser , on est aux Europe certes mais des +35ans qui ont fait le choix de venir et qui ont eu les moyens de le faire.
Ça se passe bien , je jette un œil à ma montre régulièrement pour ne pas râter l'entrée en chambre d'appel. Le footing , les gammes et me voilà prêt pour la « call room ». On se retrouve dans cette pièce, chacun finit ses étirements , on enfile les chaussettes de compression, le maillot avec ses dossards. L'aiguille indique 13h , c'est le moment d'entrer dans le stade. Enfin on y est , c'est impressionant, y'a du monde dans les tribunes, cette salle est immense. Il faut rester concentré sur l'objectif : entrer en finale et avoir le droit de sauter 6 fois .
Je prends mes marques , quelques accels, une puis deux courses d'élan, c'est bon je suis sur la planche , j'assure et je recule d'un demi-pied. Un Espagnol dont la perf d'engagement est bien supérieure à la mienne se blesse à la fin de l'échauffement, il est contrarié, je suis partagé entre jubiler car ça me laisse la place d'atteindre mon objectif et compatir car je me revois 3 semaines en amont au moment du claquage.
Le concours commence , je saute en 9ème position . Chacun est concentré sur sa course, son impulsion, son ramené ; très peu d'échange entre les athlétes. Mon premier saut est rassurant et contrariant à la fois , j'ai pas mal mais j'avance pas et ma perf est plus que moyenne... 2, puis 3 sauts, . On se détend , petit échange avec un Allemand , on se demande si ils prennent 8 ou 10 sauteurs en finale, la réponse est rapide, ça sera 8 et je suis dedans .
7ème place à l'issue du troisième saut ( que j'ai mordu alors que c'était le meilleur à mon avis) , je me rapproche de la barre psychologique des 6m mais je finirai à 2cm ; Meilleure perf à 5,98m, 10cm de moins que ma meilleure marque cette saison, c'est pas si mal si on se replace 3 semaines en arrière.
Les langues de délient , on discute un peu sur le bord du sautoir entre français, on s'encourage...
Le concours se termine avec la victoire d'un Italien (à plus de 7m quand même) , et on reprend le chemin de la sortie.
Voilà , c'est fait , Patoch il est finaliste aux Europe des vieux !!!

Le reste de la journée se passe dans les tribunes, je pensais repartir et profiter du Pays Basque français, finalement , je retrouve Jean-Maurice, Fred ( qui se prépare pour sa série du 400m) et mes compères de la veille qui eux aussi attendent les 400m. Le temps passe entre blagues et histoires de vieux . Il est 22h quand je repars, les séries du 400 sont terminées, Fred qui a pourtant fait une belle course est disqualifié. Malheureusement on apprendra le lendemain que la décision ne sera pas revue. Mais le malheur des uns faisant le bonheur des autres , la disqualification de Fred le Charentais ouvre les portes des demis à Eric le Parisien.

Enfin tout ça se termine le lendemain avec un ascension de la Rhune en solo ( enfin presque , puisque j'ai rencontré un randonneur sympa qui m'a offert un chocolat chaud et qui m'a donné des infos pour de futures ballades avec les enfants), 2 h aller/retour et c'est reparti pour la Charente-Maritime.

Le bilan de cette expérience est positif même si j'aurais aimé pouvoir échanger un peu plus avec les athlètes, les étrangers en particulier ; ça me donne une excuse pour retenter l'aventure une prochaine fois.

Ça fait un peu « j'ai le melon » mais je voudrais remercier quelques personnes : Carole pour son soutien technique et psychologique, Estelle pour la préparation physique , Anna pour avoir supporté un emmerdeur qui doit aller s'entraîner tout le temps, Sof la hyène pour son aide, les kinés pour la rééducation efficace, Jean-Maurice pour le soutien sur place et tous les gens que j'ai rencontrés sur place avec qui j'ai passé un bon moment... MERCI .

Pour ceux qui ont trouvé ça un peu long , je vais tenter de me faire pardonner avec quelques images :)






Pas facile dese prendre en photo
La salle









2 commentaires:

lana a dit…

houlala!!! crispée la photo du matin!
... ah non en fait, c'est un matin normal....

Contente pour toi ...enfin, que ça ne devienne pas une habitude ;-)

charles a dit…

Bravo Patrice !!

Moi, pour mes 36 ans (y a moins de 1 ans), c'était la reprise d'une "vraie" course à pied, après des années de galère et de douleurs dans le dos.

Le "hic", c'est que à 40 ans, on va encore se coller des défis à la con ! ;-)